« Les droits des femmes, une attention de tous les jours »

Le colloque sur l’égalité homme-femme, une après-midi riche en témoignages, expériences, informations… et pistes à suivre à l’avenir. Retour sur les interventions de la Députée wallonne Lyseline Louvigny et de la Présidente du Sénat Christine Defraigne.

« Si vous êtes ici aujourd’hui, c’est que vous êtes sensibilisés aux inégalités encore trop nombreuses entre les hommes et les femmes. »

C’est par ces mots et un sourire franc que la Députée wallonne MR Lyseline Louvigny a accueilli les participants du colloque qu’elle a organisé ce mardi 8 mars (une date ô combien symbolique puisque dédiée aux droits des femmes) avec sa collègue Jenny Baltus-Möres.

La citoyenne a poursuivi en citant une série de constats : l’écart salarial de 16% au niveau européen entre les hommes et les femmes ou encore le fait que seuls 10% des leaders mondiaux soient des femmes alors que celles-ci représentent 60% des diplômés universitaires…

« On voit que quelque chose est en train de se passer, a continué Lyseline Louvigny. Ce mouvement dépasse les féministes, c’est un vrai mouvement de masse qui se crée dans tous les domaines, que ce soit le monde du travail, la sphère privée, la culture, la politique… Cette problématique n’est pas un sujet réservé aux femmes, c’est une situation injuste qui doit nous interpeller hommes et femmes car il nous touche tous, directement et indirectement. »

Quelques exemples ? La citoyenne tubizienne en a livrés quelques-uns : dans la vie de couple, dans les entreprises…

« Face à tous les constats bien connus, ce colloque a l’ambition de nous donner des clés pragmatiques pour que chacun d’entre nous puisse faire la différence dans notre sphère d’activité chaque jour, d’oser porter la voix, se faire entendre même si ce n’est pas toujours évident de parler de ces thèmes qui génère pour certain une saturation, a conclu la Député régionale. Soyons ouvert et curieux et regardons ce qui se fait ailleurs, ce qui fonctionne pour dépasser ces inégalités. Passons d’une obligation de moyens à une obligation de résultats ! »

Et de passer la parole à Christine Defraigne.

La Présidente du Sénat est en effet également connue pour son combat en faveur de l’égalité des genres. Elle s’est notamment souvenue de ses débuts dans la vie politique : « Je pensais alors que beaucoup de choses étaient acquises, que notre génération ne devrait plus se battre sur nombre de sujets. Je pensais que tout allait de soi… Maintenant, je me dis que les femmes doivent continuer de faire attention par rapport à ces droits qui sont grignotés, remis en question par toute une série de courants conservateurs. »

La Présidente est alors revenue sur les écarts salariaux mais aussi la représentation des femmes dans les assemblées. Elle qui était autrefois contre les quotas mais qui a fini par estimer que « on n’a rien trouvé de mieux pour permettre une représentation des femmes » et qu’il fallait le faire… et continuer. « Même si ce n’est pas encore suffisant vu la place des femmes dans les exécutifs, par exemple. Le plafond de verre reste une réalité, il ne faut pas se voiler la face. »

Le grand défi ? Selon Christine Defraigne, c’est de changer la sphère publique mais aussi la sphère privée. « C’est à l’intérieur des familles qu’il faut faire évoluer les mentalités, élever les garçons pour qu’ils ne deviennent pas des petits machos, voire éduquer les maris aussi », a-t-elle expliqué avant de préciser que « la frontière sur laquelle on ne peut pas transiger, c’est celle entre le consentement et le non-consentement de la femme ».

La conclusion ? « Les droits des femmes, c’est une attention de tous les jours. »