Jacques Brotchi: « Non, on ne s’en fout pas du Sénat! »

Quand l’Ecolo Jean-Marc Nollet déclare publique que « on s’en fout, du Sénat », le Président de la Haute Assemblée ne peut pas laisser passer. Jacques Brotchi a donc réagi, rappelant le rôle, l’utilité et les récents faits d’armes du Sénat par la voie d’un communiqué.

Tout récemment, le co-président d’Ecolo Jean-Marc Nollet a publiquement affirmé son désintérêt pour le rôle et l’action du Sénat. Le Président Jacques Brotchi a tenu à réagir. Voici sa réponse dans son intégralité:

« Suite aux déclarations de Jean-Marc Nollet sur l’inutilité du Sénat ce lundi devant un parterre de quelques 1.500 personnalités du monde des affaires venues débattre du mémorandum de la FEB, je tiens, en tant que Président de cette assemblée, à faire part de mon indignation. J’ai profondément été choqué par cette réplique adressée à la Présidente de l’Open VLD Gwendolyn Rutten dans le cadre d’un débat sur la ‘Loi climat’ : « Mais on s’en fout du Sénat! » Face à cette parole violente, je me dois de réagir fermement. 

Tout d’abord, je tiens à rappeler qu’il s’agit ici d’une loi spéciale et qu’à cet effet, le Sénat a bel et bien son mot à dire… La Belgique reste une monarchie parlementaire bicamérale dans le cadre de laquelle le Sénat est notamment compétent en matière de loi spéciale et de révision constitutionnelle. Il en va ainsi du respect de notre processus législatif, de nos institutions et de leur rôle et ainsi, des principes démocratiques de notre Etat de droit !

De plus, je souhaite rappeler que le Sénat est l’assemblée des entités fédérées et donne de cette façon la parole à chacune d’entre elles sur les grandes matières transversales. A ce sujet, il peut se saisir de cette problématique sociétale fondamentale afin d’y opérer un travail de dialogue, de réflexion et de recommandations. Il me semble d’ailleurs que le climat et l’environnement constituent des compétences transversales par excellence, devant être traitées et discutées à tous les niveaux de pouvoir de notre pays, et pour lesquelles le Sénat est, encore davantage depuis la 6e Réforme de l’Etat, compétent.
 
A ce propos, j’invite par ailleurs Monsieur Nollet à s’informer un peu mieux sur les nombreux travaux menés durant cette législature par le Sénat à propos de la protection de l’environnement et des réponses à apporter aux changements climatiques. En effet, nous avons fait part de nos recommandations aux différents parlements des entités fédérées au travers de rapports d’information, notamment sur la répartition des objectifs climatiques, sur la qualité de l’air et son incidence sur la santé publique mais aussi sur les perturbateurs endocriniens. Des propositions de résolution ont également été adoptées en matière de pollution de la Mer du Nord ainsi que sur l’environnement et les maladies chroniques. Et ce n’est pas tout puisque déjà en 2016, le Sénat organisait deux colloques sur le sujet : le premier mettant les jeunes au cœur de la question « Les jeunes face aux changements climatiques, quelle éducation pour un développement durable ? » et le second se positionnant pour une transition énergétique réussie.   
 
Je peux comprendre que la lutte contre le réchauffement climatique et la protection de la Terre sont des questions cruciales qui demandent des actions immédiates mais ce n’est pas une raison pour remettre en cause ni le processus démocratique de notre pays, ni la crédibilité de l’expertise du Sénat pour cette matière. Les propos méprisants de Monsieur Nollet à l’égard du Sénat me permettent de douter de sa connaissance de notre monde institutionnel. »