Débat sur l’autonomisation économique des femmes

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Lors de la séance plénière du 17 mars, le Sénat a organisé un débat sur un thème d’intérêt général relevant des compétences du Sénat : l’autonomisation économique des femmes.

Retrouvez ici le discours de la sénatrice Véronique Durenne

Mesdames les Sénatrices,

Messieurs les Sénateurs,

Ce n’est évidemment pas ici et aujourd’hui que nous pourrons discourir de manière complète sur l’autonomisation économique des femmes.

Je ne perdrai donc pas trop de temps à rappeler l’intérêt d’œuvrer au profit de l’autonomisation économique des femmes, qu’il s’agisse de réduire l’écart en termes de salaire ou de pension, de tendre vers davantage d’égalité entre les sexes, ou, plus généralement, de lutter contre la pauvreté.

Compte tenu de tous les aspects concernés de près ou de loin par cette cause, le Sénat constitue un cénacle de premier choix pour débattre d’une telle thématique. N’en déplaise à ceux qui préfèrent se contenter d’étudier leur petit pré carré politique, il s’agit en effet de travailler concomitamment dans plusieurs directions et à différents niveaux de pouvoir si l’on veut aboutir à de réelles solutions.

L’échelon fédéral a, sans surprise, un rôle primordial à jouer. L’on ne peut dès lors que se réjouir des mesures déjà prises par le ministre Clarinval, dans la droite ligne de notre collègue Sabine Laruelle quelques années plus tôt. Citons, par exemple, l’augmentation de la déduction fiscale pour la garde d’enfants ou encore la hausse de l’allocation de maternité pour les mères indépendantes.

Vingt-cinq mesures visant à faciliter l’accès au financement des entrepreneuses ont par ailleurs récemment été identifiées par le ministre MR des Indépendants et des PME. Des mesures diverses et complémentaires qui ne pourront se concrétiser pleinement que grâce à l’implication d’autres acteurs tels que, par exemple, le SPF Economie, la Banque nationale de Belgique… et le monde de l’entreprise.

Les Régions et Communautés ont également leur rôle à jouer, de par les leviers qu’elles ont à leur disposition. Un potentiel que des ministres tels que Willy Borsus et Valérie Glatigny ne prennent pas à la légère, comme en témoignent leurs nombreuses prises de décision sur le terrain de l’émancipation économique des femmes.

Une thématique ô combien transversale, donc.

Deux illustrations me tiennent particulièrement à cœur. Ce sont deux résolutions que nous avons adoptées ici-même et que j’ai eu l’heur de cosigner.

La première visait à encourager et soutenir l’entrepreneuriat féminin. Elle prônait notamment d’établir des chiffres fiables sur l’accès des femmes entrepreneurs à toutes les formes de financement et, le cas échéant, de prendre les mesures nécessaires pour en favoriser l’accès.

L’idée était aussi de sensibiliser les PME et de promouvoir l’emploi dans les secteurs où les femmes sont trop peu nombreuses.

Plus proche de nous dans le temps, la seconde résolution avait, elle, pour objectif d’augmenter la présence des filles et des femmes dans les études et professions liées aux sciences, aux technologies, à l’ingénierie et aux mathématiques (STEM). Avec, à la clef, l’ambition de voir davantage d’entre elles accéder à des professions à la fois importantes et mieux rémunérées.

Ce texte demandait, par exemple, de mener des campagnes ad hoc diffusées vers l’ensemble de la société afin de lutter contre les stéréotypes à l’œuvre en matière de capacité des filles et femmes à réussir des études et mener des carrières scientifiques.

Il proposait également de mettre en évidence les rôles modèles féminins passés et présents et, par la même occasion, de renforcer le sentiment d’estime de soi des jeunes filles et femmes qui envisageraient des études ou une carrière dans les STEM.

 

Chers collègues,

La panacée n’existe pas lorsque l’on veut accroître l’autonomisation économique des femmes. Cette noble ambition sous-entend la mise en place de politiques idoines par les pouvoirs publics mais aussi une sérieuse prise de conscience au niveau sociétal.

En Belgique comme ailleurs dans le monde, l’autonomisation économique des femmes est un enjeu central. Notre attention doit donc porter sur l’amélioration de la situation dans notre Royaume mais aussi de continuer à passer par le biais de la coopération au développement pour qu’ailleurs aussi les accès à l’éducation, aux ressources, au crédit, etc. ne soient plus autant d’écueils pour les filles ainsi que pour les femmes.

Renforcer l’autonomie économique des femmes, c’est un travail de longue haleine. C’est aussi et surtout une question d’égalité, de croissance et, plus largement, de bien-être qui profite à tous. Ici, dans ce Sénat, mais également dans les autres assemblées où nous avons la responsabilité de siéger, il nous appartient plus que jamais d’œuvrer en ce sens.

Je vous remercie de votre attention.