De l’avenir de la Communauté germanophone

Le 12 mars, l’hémicycle du Sénat accueillera un colloque intitulé « Quelle place pour la Communauté germanophone en Belgique fédérale ? ». Un événement initié et mis sur pied par le Sénateur MR Alexander Miesen. Interview de ce dernier… en français.

L’unique Sénateur germanophone, c’est lui : Alexander Miesen (MR). Le citoyen de Büllingen assume cette fonction avec enthousiasme et volontarisme. Preuve en est le colloque qui sera mis sur pied à son initiative dans l’hémicycle du Sénat le 12 mars prochain, preuve supplémentaire que celui-ci est le lieu de rencontre par excellence entre l’Etat fédéral et les entités fédérées. Son titre ? Quelle place pour la Communauté germanophone en Belgique fédérale ? Petit tour de la question avant l’événement avec son principal organisateur.

M. Miesen, pour quelles raisons avez-vous pensé à organiser un tel colloque ?
L’idée est avant tout de sensibiliser mes collègues des différents parlements et gouvernements du Royaume à ce que représente mais aussi à ce que demande la Communauté germanophone. Une Communauté qui représente, pour rappel, quelque 76,000 personnes réparties sur neuf communes dont Eupen, Saint-Vith, La Calamine…

Ces demandes, de quel ordre sont-elles ?
En deux mots, nous voudrions obtenir davantage d’autonomie… tout en restant dans le contexte belge, je le précise d’emblée, puisque les compétences en question (Urbanisme, etc.) ne sont pas fédérales mais bien régionales. Il n’est pas non plus question de régionalisme exagéré ou de séparatisme. Car les Germanophones sont partie prenante de la Belgique, ce pays qui leur a donné la possibilité de conserver leur propre culture.

Cette Communauté présente toutefois certaines particularités…
Comme le fait d’être une région frontalière de l’Allemagne, des Pays-Bas et du Grand-Duché de Luxembourg (où plus de 3.400 Germanophones vont quotidiennement travailler). Nous avons plusieurs spécificités et il faut donc des solutions spécifiques. D’où notre demande légitime d’obtenir davantage d’autonomie.

Tout cela sera expliqué au colloque ?
Oui, grâce à plusieurs experts et représentants. Lydia Klinkenberg, par exemple, n’est pas que vice-présidente du Parlement germanophone. Elle est aussi doctorante en politologie et viendra expliquer l’identité des Germanophones en Belgique.

D’autres témoignages et éclairages ?
Oui ! Frédéric Bouhon, chargé de cours à l’ULg, parlera du statut d’autonomie actuel ; Christian Krings, bourgmestre de Saint-Vith, de la valeur ajoutée de l’autonomie en l’illustrant par des exemples communaux ; et Olivier Paasch, notre actuel Ministre-Président, fera le point sur les revendications institutionnelles de la Communauté et sur notre vision d’une Belgique à quatre entités fédérées : Wallonie, Flandre, Bruxelles-capitale et Région germanophone.

Ca, ce sera pour la première partie de la matinée…
S’ensuivra alors une table ronde avec, comme invités, Karl-Heinz Lambertz (président du Parlement germanophone), S.E. Bénédict de Cerjat (ambassadeur de la Confédération suisse en Belgique), Antoine Durnwalder (ex-chef de l’administration de la province Bolzano-Haut-Adige en Italie) et Dave Sinardet (professeur de sciences politiques). A quatre, ils discuteront sur la légitimité du besoin d’autonomie supplémentaire des Germanophones, prendront des exemples illustratifs en Suisse, se poseront la question de la représentativité des minorités nationales…

Un vaste programme, donc…
Et qui n’aurait pas été envisageable sans le soutien de mon parti, le Mouvement Réformateur. Un MR qui nous a toujours soutenus, comme en témoigne la résolution proposée par Pierre-Yves Jeholet au Parlement wallon lors de la législature écoulée… et qui n’a malheureusement jamais été suivie par la majorité.