Discours de Valérie De Bue à l’occasion de la commémoration de l’Armistice – 11 novembre 2024

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En ce 11 novembre, Valérie De Bue, Présidente du Sénat, a tenu un discours à l’occasion de la commémoration de l’Armistice, marquant les 106 ans de la fin de la Première Guerre mondiale.

Dans son allocution, elle a honoré la mémoire des soldats, résistants et civils qui ont sacrifié leur vie pour défendre la paix et la liberté, rappelant que ces valeurs fondamentales doivent être protégées avec détermination.

La Présidente a également souligné l’importance du devoir de mémoire, essentiel pour transmettre aux jeunes générations l’horreur de la guerre et la nécessité de préserver la paix. Avec une profonde reconnaissance envers les anciens combattants et les résistants présents, elle a encouragé les enfants à être les gardiens de ces idéaux, pour construire un avenir où la diplomatie et la solidarité priment sur la violence.

 

Discours de Mme Valérie De Bue, Présidente du Sénat, à l’occasion de la commémoration de l’Armistice – 11 novembre 2024

Mesdames et Messieurs les anciens combattants, résistants, prisonniers, ainsi que les membres de vos familles,

Mesdames et Messieurs les anciens combattants, résistants, prisonniers, ainsi que les membres de vos familles,

Chers enfants venus des différentes provinces de notre pays,

Chers enfants venus des différentes provinces de notre pays,

Aujourd’hui, nous nous réunissons en ce 11 novembre pour commémorer l’Armistice, signé il y a 106 ans, qui mit fin à la Première Guerre mondiale. Ce conflit, l’un des plus tragiques de notre histoire, a à jamais marqué le destin de la Belgique, de  l’Europe et du monde.

C’est un moment de recueillement où nous honorons la mémoire de celles et ceux qui ont donné leur vie pour la paix et la liberté. C’est aussi un moment pour remercier, du fond du cœur, toutes celles et ceux qui ont lutté pour les regagner. Mais c’est aussi l’occasion de réaffirmer notre engagement à préserver ces valeurs d’humanité et de solidarité, durement apprises au prix d’immenses sacrifices.

Benjamin Franklin, l’un des pères fondateurs des États-Unis, nous rappelait : « Il n’y a jamais eu de bonne guerre ni de mauvaise paix. » Une vérité puissante, trop souvent ignorée encore aujourd’hui. Car oui, la guerre continue de ravager l’Ukraine, le Moyen-Orient, le Soudan et bien d’autres régions. Chaque jour, nous sommes témoins de la souffrance qu’elle engendre : à la télévision, dans nos villes, dans nos rues où des réfugiés arrivent, déracinés par la violence.

Dans une guerre, personne ne sort gagnant. On perd son travail, sa maison, son village, ses proches, parfois même sa vie. La grande leçon que nous tirons de chaque guerre est simple : « Plus jamais ça ! » La guerre ne construit rien, elle ne fait que détruire. C’est pourquoi il est tellement regrettable que cette leçon soit encore oubliée de nos jours.

Mais c’est aussi pour cela que je me réjouis qu’ici, chaque 11 novembre, de jeunes générations puissent rencontrer ceux qui ont vécu ces conflits. Des hommes et des femmes qui, en tant que combattants, résistants, prisonniers, ou même enfants, ont été témoins de l’horreur de la guerre. Ils étaient parfois plus jeunes que vous et portent en eux cette expérience douloureuse. Ces personnes sont précieuses, car elles sont la mémoire vivante de ce que la guerre détruit, et il est essentiel de les écouter pour ne pas répéter les erreurs du passé.

Je tiens également à vous rappeler, en particulier à ceux qui découvrent cet hémicycle pour la première fois, que cet endroit même a servi de tribunal militaire sous l’occupation allemande durant la Première Guerre mondiale. C’est ici que des citoyens, ayant eu le courage de résister à l’occupant, furent condamnés à mort. Un lieu chargé d’histoire et de mémoire.

Nos soldats et résistants, durant les deux guerres mondiales, n’ont pas seulement combattu pour défendre des frontières, mais pour défendre des idéaux. Ils se sont battus pour des valeurs universelles : la dignité humaine, la justice, la souveraineté des peuples, la démocratie. Leur combat nous rappelle que la liberté, loin d’être un acquis, est un bien précieux qu’il faut protéger constamment.

Le travail de mémoire que nous accomplissons aujourd’hui, en présence de nos anciens combattants et de nos jeunes, est fondamental. Il est de notre devoir de transmettre ces récits, ces luttes, ces sacrifices, pour qu’ils ne soient jamais oubliés. Vous, les jeunes, devez comprendre l’importance de la paix, de la solidarité, et devenir les témoins et les gardiens de ce passé.

Chers enfants, vous êtes l’avenir. Vous êtes les bâtisseurs du monde de demain, un monde sans guerre, un monde où la diplomatie et la solidarité triomphent de la violence et de l’intolérance. Aujourd’hui, nous devons renouveler notre engagement en faveur de la paix, mais aussi pour la défense des principes qui fondent nos sociétés libres. À vous, jeunes générations, je fais confiance pour devenir les messagers de ce souvenir, les porteurs de cette flamme d’espoir et de paix. Ne laissez jamais la guerre et la haine prendre le dessus. Soyez les artisans de ce monde que nous rêvons pour vous : un monde libre, juste et pacifique.

Mesdames et Messieurs, je vous souhaite des échanges enrichissants et inspirants.