Des GSM pour contrer en partie la pauvreté infantile

En Belgique, 420.000 jeunes de moins de 18 ans vivent sous le seuil de pauvreté et sont ipso facto souvent isolés du reste de leurs camarades du même âge. Les GSM sont devenus aujourd’hui des bien de première nécessité pour rester en contact avec un groupe voire toute une génération. Le Sénateur et Député Yves Evrard (MR) propose un moyen d’aider les jeunes défavorisés tout en posant un geste en faveur de l’environnement.

Aider les jeunes défavorisés à rester en contact avec leurs copains, camarades, condisciples… tout en posant un geste pour la planète, tel est l’objectif du projet-pilote porté par le député et sénateur du Mouvement réformateur Yves Evrard.

Le principe est simple. A la base, il s’agirait de récupérer les GSM et smartphones qui traînent voire croupissent au fond de nos tiroirs pour ensuite les remettre en ordre de marche, les « upgrader » et, enfin, les confier à des jeunes qui ne disposent pas des moyens de s’en offrir un.

Le potentiel est en effet bien réel : rien qu’en Belgique, 4 millions de GSM seraient inusités (105 millions à l’échelle mondiale)1. Pire : seuls 5% des GSM vendus dans notre pays seront un jour recyclés (1% dans le monde). Quant à leur durée de vie moyenne, elle est de 18 mois. On estime par ailleurs que chaque ménage du Royaume dispose en moyenne de trois vieux GSM inutilisés.

Quant à la demande, elle existe malheureusement elle aussi. En Belgique, quelque 420.000 enfants (sur un total de 2.214.000 citoyens de moins de 17 ans) vivent sous le seuil de pauvreté2. « Selon une étude de l’Observatoire de l’Enfance, il apparaît que, pour leur capacité à maintenir le contact avec les autres, les GSM sont devenus des biens de première nécessité pour les jeunes d’aujourd’hui : ils constituent un moyen de se lier à un groupe ou de ne pas en être exclu, de faire partie d’une génération et de prendre part à des activités. Ils sont l’équivalent des plaines de jeux d’antan », explique Yves Evrard qui compte bien se pencher sur l’aspect pratique des choses, comme la question de la collecte des vieux appareils ou la possibilité d’avoir une tarification adaptée, dès que possible.

A noter enfin que cette problématique a été mise en évidence récemment au Sénat, dans le cadre de la commission des Compétences communautaires (qui élabore actuellement un rapport d’information sur la lutte contre la pauvreté infantile – document dont Olivier Destrebecq sera l’un des rapporteurs). Un groupe de travail dont fait justement partie Yves Evrard. Le sénateur et député y a non seulement été sensibilisé à la thématique au sens large mais a également imaginé le projet présenté plus haut. Il ne manquera pas d’interpeller le ministre wallon de l’Environnement Carlo Di Antonio sur le sujet.