Un droit universel à l’apprentissage

Le Groupe MR du Sénat a déposé vendredi une proposition de résolution relative à la promotion de l’enseignement numérique. Parmi les idées mises en avant dans ce texte, figure la possibilité d’octroyer à chacun un droit universel à l’apprentissage.

Etudier l’instauration d’un droit universel à l’apprentissage. Voilà ce que demande notamment la proposition de résolution déposée ce vendredi par le Groupe MR du Sénat (et plus particulièrement Anne Barzin, Jacques Brotchi, Gilles Mouyard, Yves Evrard et Alain Destexhe) à l’occasion de la dernière séance plénière de la session parlementaire.

Concrètement, il s’agirait de « donner à chacun la possibilité de développer ses compétences tout au long de sa vie ». Ce droit universel ferait de l’apprentissage « une pierre angulaire du contrat social, à côté des droits de la sécurité sociale, de retraite ou de santé ». Un mécanisme qui permettrait à chacun, quel que soit son statut, son âge, son ancienneté ou son niveau de revenus de bénéficier d’un droit égal à l’apprentissage.

L’objectif ? Faire acquérir des compétences (notamment technologiques) afin d’assurer une transition numérique réussie. Car le constat est là : la révolution numérique est en cours, avec ses impacts sur l’emploi, qu’ils soient positifs ou négatifs. Or, comme l’indique une récente étude du bureau McKinsey, « entre 1,4 et 2,7% de la population devrait être reformée chaque année afin d’appréhender la révolution digitale de manière adéquate et efficace ». Une transition numérique est donc impérative.

Il s’agit, d’un côté, de former les jeunes aux compétences de demain. Oui mais voilà, quand les établissements scolaires de la Région flamande disposent de 56 ordinateurs et tablettes pour 100 élèves (secondaire) et 17,6 (primaire), la Communauté française, elle, plafonne à 10,6 (primaire + secondaire + spécialisé + promotion sociale).

Outre la disponibilité des technologies, la formation à celles-ci est aussi primordiale. Ce qui suppose que le numérique soit « pensé de manière transversale dans l’ensemble de la formation des enseignants », indique également le texte du Groupe MR qui cite ensuite un rapport de la Commission européenne stipulant que « les enseignants belges ne sont pas bien préparés… pour tirer pleinement parti des avancées numériques ».

D’un autre côté, « le succès de la transition numérique passe aussi par la formation permanente dont tout travailleur doit pouvoir bénéficier. Une importante dimension numérique doit être intégrée dans les programmes des opérateurs de formation (Forem, VDAB, Actiris…). Une formation continue qui est aujourd’hui insuffisante car elle repose essentiellement sur la bonne volonté du secteur privé. »

D’où l’idée des Réformateurs du droit universel à l’apprentissage.