Interdire le commerce de l’ivoire… mais aussi renforcer les contrôles !

Les Sénateurs MR ont approuvé ce vendredi la résolution demandant l’interdiction totale du commerce de l’ivoire. Pour qu’elle soit efficace, ils prônent que cette mesure soit accompagnée d’un renforcement des moyens de contrôle.

Le Sénat a adopté ce vendredi à l’unanimité une résolution prônant l’interdiction totale du commerce de l’ivoire, des cornes de rhinocéros et des produits dérivés. Ce texte émanant de l’Open VLD, le MR l’avait d’emblée soutenu et cosigné par l’entremise de la cheffe de groupe Anne Barzin et du Président de la Haute Assemblée Jacques Brotchi. Gilles Mouyard s’est, quant à lui, chargé de le défendre lors de la séance plénière.

« Le commerce illégal de l’ivoire est malheureusement un commerce juteux pour de nombreux trafiquants et braconniers, rappelle le Groupe MR. Il constitue une ressource substantielle à tant de criminels (en ce compris des groupes terroristes), menace la biodiversité et affaiblit des Etats de par la corruption qu’il engendre. La lutte contre ce trafic est donc une nécessité ! »

Reste que, aussi pertinente soit-elle, la résolution approuvée ce vendredi ne doit pas faire oublier le besoin impérieux de travailler en partenariat avec les antiquaires et chambres de vente d’objets d’art mais, surtout, de renforcer les moyens de contrôle, comme l’a souligné Gilles Mouyard. Et pour cause : une interdiction totale comporte le risque non négligeable de faire augmenter les prix et donc de rendre le braconnage d’autant plus intéressant.

« Cela passe par plusieurs éléments tels qu’une meilleure connaissance des mécanismes qui se trouvent derrière le commerce légal, un suivi de celui-ci et un meilleur échange d’informations entre les pays, a déclaré Gilles Mouyard à la tribune. Des moyens technologiques doivent être mobilisés pour mieux dater l’ivoire qui transite par nos douanes ou qui se retrouve dans les salles de vente de l’Union européenne. Enfin, les possibilités de collecte de l’ivoire illégalement mis sur le marché doivent être accentuées car elles constituent un moyen de pression efficace sur le marché noir et permet de tracer l’origine de certains objets. »

Le Sénateur Gilles Mouyard a par ailleurs mis en exergue quatre demandes particulièrement pertinentes de la résolution. Il s’agirait notamment d’insister auprès de la Commission européenne pour qu’elle vérifie dans quelle mesure la législation européenne est appliquée uniformément dans les Etats-membres par les douaniers ; installer des points de collecte permanents pour l’ivoire ; apporter une contribution financière au Système d’information sur le commerce des éléphants ; et fournir des efforts supplémentaires en ce qui concerne l’échange d’informations.

La Belgique ne part heureusement pas de zéro. Ces dernières années, les contrôles de douanes se sont largement accrus sous l’impulsion de la ministre Marie-Christine Marghem. La Belgique assiste régulièrement plusieurs pays africains par le biais de formations, de développement d’outils ou encore de projets précis. Sans oublier l’accent mis sur la sensibilisation, notamment au travers de la campagne « Sors tes dents » qui avait permis de récolter près de 500 kg d’ivoire l’année dernière.