Augmentation des faits de sexisme, de discrimination et de violence

L’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes est venu présenter son rapport 2018 devant le comité d’avis pour l’égalité des chances. Un exposé dont certaines conclusions sont pour le moins préoccupantes.

Le comité d’avis pour l’égalité des chances entre les femmes et les hommes continue ses travaux sur le sujet des violences faites aux femmes. Ce lundi 16 décembre, il a reçu Michel Pasteel et Liesbeth Stevens, respectivement directeur et directrice-adjointe de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes venus présenter le rapport d’activités 2018 de ce dernier aux membre du comité, dont la Sénatrice MR Véronique Durenne.

Que retenir de ce document ? L’augmentation continue des signalements reçus concernant des faits de sexisme, de discrimination et de violence, pour commencer. En cinq ans, les signalements ont en effet plus que doublé, avec une hausse importante en 2017 qui s’est poursuivie en 2018 (818 signalements, 11% de plus qu’en 2017, 49% de plus par rapport à 2016). Une tendance à la hausse qui s’explique probablement en partie par l’attention portée à l’égalité de genre ces dernières années.

L’Institut est également amené à traiter davantage d’affaires en justice. En raison des nouvelles évolutions sociétales, de nouveaux domaines d’attention apparaissent : les droits des personnes intersexes, la lutte contre le sexisme et le harcèlement dans l’espace public et virtuel… Il est nécessaire pour l’Institut de mener des recherches sur ces nouvelles thématiques.

En matière d’égalité de genre sur le marché de l’emploi, l’Institut a dressé le bilan du respect de la loi relative aux quotas du 28 juillet 2011 pour la composition des conseils d’administration des entreprises belges cotées en bourse, des entreprises publiques autonomes et de la Loterie Nationale. Il a également analysé la dimension de genre des systèmes de congés, tels que le congé parental, le crédit-temps et l’interruption de carrière.

En matière de violence basée sur le genre, l’Institut a continué son travail de développement d’outils pour aider les professionnels et les victimes à signaler plus rapidement les cas de violence. Il a notamment assuré le suivi et la mise en œuvre du projet-pilote des Centres de Prise en charge des Violences Sexuelles qui s’est révélé être un succès.

Sans oublier le Plan fédéral Gender mainstreaming 2015-2019, qui entre dans sa phase finale et pour lequel l’Institut a préparé la phase de rapportage et démarré la coordination de la rédaction du rapport de fin de législature. Ce dernier permettra d’identifier les actions menées, au cours de la législature, pour intégrer la dimension de genre dans les politiques du gouvernement et des SPF, des SPP et du ministère de la Défense ainsi que les éventuels résultats obtenus.

A noter que l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes a cinq missions fondamentales :
– Soutenir les victimes de discriminations et de violences en leur fournissant, à elles ou leurs avocats, des informations et en les accompagnant lors de négociations ou d’actions en justice.
– Formuler des avis et des recommandations à l’attention des pouvoirs publics, des partenaires sociaux, des autres parties prenantes et des organisations privées.
– Effectuer et soutenir des études et des recherches, tant par le biais de données qualitatives que quantitatives.
– Soutenir le monde associatif en développant des réseaux formels et informels.
– Soutenir le gouvernement à divers niveaux comme la préparation et de l’application des décisions du gouvernement et du suivi des politiques européennes et internationales, en matière d’égalité des femmes et des hommes…