Pour prévenir efficacement les risques de burn-out

Une série de solutions sont mises en avant dans la proposition de résolution qu’ont déposée des Sénateurs MR, dont le chef de groupe Gaëtan Van Goidsenhoven, et Open VLD. Des mesures censée permettre de lutter contre cette maladie liée au travail qui cause de nombreuses absences de longue durée.

28.000 personnes. C’est l’estimation du nombre de Belges qui souffriraient aujourd’hui d’un burn-out. Une statistique préoccupante qui a poussé le Groupe MR du Sénat, par l’intermédiaire du chef de groupe Gaëtan Van Goidsenhoven et de ses collègues Alexander Miesen, Véronique Durenne et Georges-Louis Bouchez (avec le soutien de l’Open VLD via Rik Daems et Stephanie D’Hose), à déposer une proposition de résolution sur ce sujet qui, avec le temps, est sans cesse plus préoccupant.

« Il semblerait qu’entre 2014 et 2017, le risque de souffrir d’un burn-out est passé de 10 à 17%, relève la proposition de résolution. Il apparaît clairement que le traitement de l’épuisement professionnel sera un des principaux enjeux sociétaux futurs… » C’est d’autant plus problématique que cette maladie est à l’origine de nombreux absentéismes de longue durée.

Les symptômes ? Ils sont de divers ordres : difficultés de récupération physique et mentale, perte de contrôle cognitif (comme une baisse de la mémorisation et de la motivation), changement émotionnel, sentiment de dévalorisation, éloignement social et professionnel, perte de confiance en soi et en ses capacités, troubles de la santé…

Quant aux facteurs, ils sont également très variés : charge de travail lourde et pression importante, changements organisationnels et déséquilibre entre les vies professionnelle et privée, répétition de périodes de stress et conflits interpersonnels, différence entre les valeurs et attentes d’une personne et les réalités de son espace professionnel…

« En 2017, selon l’Inami, les frais liés aux incapacités de travail s’élevaient à 7.100.000.000 euros et concernaient 400.000 individus, dont environ 7% souffraient des symptômes du burn-out », précise par ailleurs la proposition de résolution.

Les pouvoirs publics n’ont pas manqué de se saisir de la question, adoptant plusieurs mesures dont, par exemple, le droit à la déconnexion qui figure dans la loi du 26 mars 2018. Des outils de prévention ont également été développés afin de mieux prévenir les risques de burn-out.

Un projet pilote destiné aux banques et hôpitaux a par ailleurs été développé par l’Agence fédérale des risques professionnelles (Fedris).

« La prise en considération de la problématique a donc bien évolué, estime le texte déposé à la Haute Assemblée. Il est toutefois essentiel de poursuivre les travaux en cours afin de mieux prévenir les situations de burn-out. »
Une série de pistes voire de solutions sont donc mises en avant par les Sénateurs MR.

Il s’agirait, par exemple, pour le fédéral de continuer à soutenir la création de groupes de travail centrés sur la thématique du burn-out afin de développer des outils de prévention et de détection précoce ; de poursuivre la reconnaissance du burn-out comme maladie liée au travail ; de développer les possibilités de télétravail ; de poursuivre et élargir à d’autres secteurs professionnels le projet pilote lancé par la Fedris.

Aux Communautés, la proposition de résolution demande d’aborder davantage dès l’école les questions relatives au bien-être, au stress et aux risques psychosociaux afin de sensibiliser les enfants dès le plus jeune âge.

Enfin, le texte veut inciter tant le fédéral que les Régions de considérer l’importance d’espaces d’échanges collectifs pour les travailleurs ; de mener une réflexion globale sur l’organisation du travail en abordant la notion de travail durable ; d’insister sur l’importance des formations relatives aux risques psychosociaux auprès des travailleurs, employeurs et intervenants de soins de santé ; de travailler à la prévention des risques psychosociaux en amont…