Rétablir l’Etat de droit au Tigré

Le Sénat a adopté en séance plénière une résolution concernant le conflit armé actuellement en cours dans la région du Tigré, dans le Nord de l’Ethiopie. Un texte cosigné par le Groupe MR par l’entremise de Jean-Paul Wahl.

Région située dans le Nord de l’Ethiopie, le Tigré est, depuis le 4 novembre 2020, le théâtre d’un conflit armé et d’une crise humanitaire.
Le Sénat n’est pas resté insensible. Suite à une initiative du CD&V directement soutenue par le MR via la signature de Jean-Paul Wahl, la Haute Assemblée a adopté en séance plénière ce vendredi 11 décembre une résolution sur le sujet.

« Après deux ans de réformes politiques laborieuses dont le point d’orgue fut l’organisation d’élections locales, interdites en raison de la pandémie de Covid-19, un conflit militaire a éclaté le 4 novembre 2020 entre les forces armées du gouvernement fédéral d’Éthiopie et le gouvernement régional du Tigré, explique notamment la résolution. Ce conflit pourrait avoir un effet déstabilisateur sur l’Éthiopie et la Corne de l’Afrique. Il est nécessaire d’agir pour apporter une aide humanitaire et sauver la vie de milliers de citoyens innocents. »

Une situation d’autant plus difficile pour les populations locales que, ces derniers mois, une invasion de sauterelles a provoqué la perte d’une grande partie des récoltes. Cela dans une région où 80% des citoyens sont des fermiers autosuffisants… Sans aide alimentaire, c’est la famine qui aurait frappé le Tigré.

Le conflit armé n’a évidemment rien arrangé, causant la suspension de l’aide alimentaire structurelle du programme international Productive Safety Net. La résolution est, à ce titre, très claire : « Un drame humanitaire risque de se produire si le Tigré ne reçoit pas une aide structurelle et à grande échelle. Le conflit armé, la famine et l’exode de réfugiés risquent de déstabiliser complètement cette région déjà fragile. »

Le Sénateur MR Jean-Paul Wahl, lors de la séance plénière, n’y est pas allé par quatre chemins, rappelant que le gouvernement éthiopien refusait toute intervention humanitaire dans la région du Tigré puis revenant sur l’accord obtenu le 9 décembre qui devra permettre de « s’assurer qu’il y a un total accès à l’ensemble du territoire et une pleine capacité à débuter des opérations humanitaires fondées sur des besoins réels et sans aucune discrimination possible ».

Il est en effet prioritaire pour les organisations humanitaires d’atteindre les populations locales afin qu’elles puissent recevoir l’aide et les provisions dont elles ont cruellement besoin. La vice première ministre et ministre des Affaires étrangères Sophie Wilmès, lors de sa rencontre avec son homologue éthiopien le 25 novembre dernier, avait déjà insisté sur la nécessité d’ouvrir un accès humanitaire inconditionnel au Tigré.

A la communauté internationale, encore, d’entreprendre les démarches pour que soit mis fin au conflit militaire. Sur cet aspect des choses, Jean-Paul Wahl a ajouté qu’il était « fondamental que l’Etat de droit soit rapidement rétabli, que les droits humains soient respectés, que les civils soient protégés et que les deux parties soient réconciliées de manière réelle et durable ».

La résolution a été approuvée sans difficulté.