L’inquiétante disparition des pharmacies

Le nombre d’officines ne cesse de diminuer, a fortiori dans les zones rurales. La Sénatrice Véronique Durenne, qui connaît bien ce secteur, a donc interrogé Frank Vandenbroucke sur le sujet et les manières de stopper la tendance.

« Il y a quelques jours, la presse mettait en lumière une problématique que je connais bien en tant que pharmacienne de profession, qui est celle de la disparition des pharmacies de villages et dans les zones rurales… »

C’est par ces mots que débute la question écrite que Véronique Durenne a récemment adressée à Frank Vandenbroucke, Vice-premier ministre en charge des Affaires sociales et de la Santé publique. La Sénatrice MR y parle d’un sujet qui la touche particulièrement.

« Comme l’indique l’Association pharmaceutiques belge (APB), ce sont une trentaine d’officines qui disparaissent chaque année en Belgique, explique Véronique Durenne. L’APB pointe deux raisons principales. La première est celle de la rude concurrence à laquelle sont soumises les petites pharmacies au niveau des produits qui ne sont pas des médicaments (produits de santé, vitamines, compléments alimentaires, etc.) et que l’on trouve maintenant en nombre en grande surface, sur l’Internet et dans les parapharmacies. La seconde, c’est la fusion des pharmacies. Ces grandes officines peuvent ainsi offrir plus de services au sein de plus grands espaces. Elles désertent le cœur des villages pour aller s’installer le long des grands axes routiers ou aux abords des villes afin de drainer une clientèle plus large. »

Le hic, c’est que les pharmacies de proximité jouent un rôle important en matière de prévention et d’orientation de soin, mais également en matière de cohésion sociale, comme le rappelle la Sénatrice de Celles dans sa question. « Et la crise sanitaire que nous traversons a montré que c’est encore plus vrai aujourd’hui, appuie-t-elle. Au plus fort de cette crise, alors que les gens n’osaient plus se rendre chez leur médecin généraliste ou à l’hôpital, ils passaient encore la porte de leur pharmacie. Les pharmaciens ont joué un rôle majeur, ils ont assuré la continuité des soins et n’ont jamais cessé leur activité. »

Véronique Durenne a donc interrogé le Vice-premier ministre sur plusieurs points bien précis.
1) Face à ce constat, comment l’honorable ministre compte-t-il réagir ?

2) Comment stopper ce phénomène de disparition des pharmacies de proximité et ainsi assurer une bonne accessibilité des pharmacies, même au sein des régions les plus rurales de notre pays ?

3) En 2015, sa prédécesseure, Mme De Block, envisageait une réforme relative à la réorganisation des pharmacies, sachant que la loi fixant les règles de répartition de celles-ci sur notre territoire remonte à 1973 (loi du 17 décembre 1973 modifiant la loi du 12 avril 1958 relative au cumul médico-pharmaceutique et l’arrêté royal n° 78 du 10 novembre 1967 relatif à l’art de guérir, à l’exercice des professions qui s’y rattachent et aux commissions médicales, et l’arrêté royal du 25 septembre 1974 concernant l’ouverture, le transfert et la fusion d’officines pharmaceutiques ouvertes au public). Qu’est-il advenu de ce projet ?

Une réforme en la matière est-elle à l’agenda du gouvernement fédéral ?

La réponse est attendue théoriquement le 08 avril 2021 au plus tard.