Jobs d’étudiant : doubler le plafond horaire

Actuellement, les étudiants peuvent travailler jusqu’à 475 h par an. Open VLD et MR veulent porter temporairement ce nombre à 950 h pour compenser les dommages causés par la crise sanitaire.

« En 2020, un job d’étudiant sur trois a été supprimé. Soit 11.000 emplois. Si les étudiants sont autorisés à doubler leurs heures, nous espérons éviter qu’ils ne soient obligés d’arrêter leurs études par manque d’argent pour financer celles-ci. »

Le résumé d’Els Ampe est éloquent… et inquiétant. Raison pour laquelle la Sénatrice Open VLD a, avec son coreligionnaire Rik Daems mais aussi les Sénateurs MR Gaëtan Van Goidsenhoven et Georges-Louis Bouchez, déposé une proposition de résolution qui a été prise en considération par le Sénat lors de la dernière séance plénière.

Les quatre Sénateurs y plaident pour un doublement du plafond horaire concernant les jobs d’étudiant. Ce maximum est, pour le moment, fixé à 475 heures par an. L’idée serait, ici, de le faire passer temporairement à 950 heures. Ce qui devrait permettre de compenser les dommages causés par la crise sanitaire, a fortiori pour les jeunes qui ne peuvent compter sur leurs parents pour assurer le financement de leurs études.

« Ces étudiants méritent une formule de travail flexible pour se remettre sur pied financièrement, estiment la Sénatrice et les quatre Sénateurs. Bien qu’il y ait un nombre croissant d’étudiants à la recherche de jobs, ceux-ci ont, en 2020, diminué d’un tiers en raison du lockdown du Covid-19. Les secteurs des services administratifs et de soutien et de l’hôtellerie ont été particulièrement touchés. La masse salariale totale des étudiants est passée de 245,6 à 188,25 millions d’euros en 2020. »

Les chiffres provisoires pour 2021 n’indiquent pas encore une reprise du nombre d’emplois pour les étudiants. Bien que des mesures aient été prises pour accommoder les étudiants lors du premier lockdown en 2020 (comme les heures prestées au troisième trimestre de 2020 ne comptant pas dans les 475 heures), elles n’ont cependant pas été mises en œuvre par la suite.

Un étudiant qui travaille n’est pas soumis à l’ONSS ordinaire s’il reste en dessous de 475 heures de travail sur une base annuelle. Dans ce cas, aucune cotisation ordinaire de sécurité sociale n’est due, mais seulement une « cotisation de solidarité » (soit 8,13 %, dont 2,71 % à charge de l’étudiant et 5,42 % à charge de l’employeur).

Lorsque la situation de la pandémie s’améliorera et que l’économie rentrera dans le rang, les étudiants devront être en mesure de rétablir leur situation financière précaire. C’est pourquoi le VLD et le MR veulent doubler cette année le plafond de 475 heures par an (environ 59 jours de travail).

La proposition de résolution déposée au Sénat par l’Open VLD et le MR demande aux différents gouvernements du pays de prévoir un régime de travail flexible temporaire pour les étudiants salariés et les étudiants travailleurs. Concrètement, cela signifie qu’ils pourraient travailler 950 heures en 2021 (réparties librement sur toute l’année civile).

Lorsque la crise coronaire a éclaté, les contrats de travail de courte durée, tels que les intérimaires, les emplois étudiants et les contrats à durée déterminée dans le secteur de la restauration, ont été les premiers à disparaître. Ce sont donc principalement les contrats étudiants qui ont été mis le plus sous pression.

Le Sénateur et chef de groupe MR Gaëtan Van Goidsenhoven conclut : « Nous devons aider les jeunes à reprendre leur souffle financièrement et à remettre leur vie sur les rails. Une fois que les mesures de flexibilité seront en place et que davantage d’emplois étudiants seront disponibles, le doublement du plafond des 475 heures donnera un sérieux coup de pouce aux étudiants. De cette manière, les étudiants pourront compenser autant que possible l’année de revenus perdue ».