D’inquiétants changements qui ne laissent pas de glace

Alexander Miesen et Els Ampe ont représenté la Plateforme Espace du Sénat lors d’une mission à Tromso. Thématique centrale de ce court séjour en Norvège : les opportunités et défis de l’utilisation de l’espace dans l’Arctique.

Les 7, 8 et 9 novembre derniers, Alexander Miesen les a passés à Tromso, dans le Nord de la Norvège. Le Sénateur MR y a représenté la Plateforme Espace du Sénat dans le cadre de la 23e Conférence interparlementaire européenne de l’Espace (EISC).

Le thème central de ce rendez-vous où se trouvait également Els Ampe (Open VLD, Vice-présidente de la Plateforme) ? Les opportunités et défis de l’usage de l’espace dans l’Arctique.

Cette région parfois méconnue présente en effet des caractéristiques particulières telles que de grandes distances, des infrastructures limitées et des zones peu peuplées. De quoi expliquer à quel point les satellites font offices d’excellents outils lorsqu’il s’agit de mieux connaître les lieux, contrôler et surveiller l’environnement, la gestion des ressources, la recherche et le développement commercial.

Au programme d’Alexander Miesen, point de tourisme, donc, mais bien de nombreuses présentations ainsi qu’une visite de terrain. Cette dernière s’est déroulée au European Incoherent Scatter Scientific Association (EISCAT), une organisation qui exploite quatre sites d’antennes radar et ce dans trois pays, à savoir la Norvège, la Finlande et la Suède. Des dispositifs qui permettent d’effectuer des recherches sur l’ionosphère et la haute atmosphère en matière de météo, de débris spatiaux, d’aurores boréales…

Cette mission dans le Nord a également permis au Sénateur germanophone de découvrir voire d’en apprendre davantage à propos de la situation en Arctique, notamment grâce à la présentation du Norwegian Polar Institute et de son directeur Ole Arve Misund.

Il en est entre autres ressorti que depuis 1967, les glaciers et la calotte glacière de l’Arctique perdent en moyenne un demi-mètre par an alors que, dans le même temps, on note une augmentation des concentrations de CO². Une fonte qui, sur base de modèles, devrait s’accélérer dans les prochaines décennies. Avec un impact sur les courants maritimes ainsi que le climat.

« Sans oublier les blocs de glace qui se détachent et dérivent en mer avec les dangers que cela représente, précise Alexander Miesen. L’activité maritime est en effet très importante pour la Norvège, qu’il s’agisse de tourisme, de pêche, d’extraction de pétrole… L’observation par les satellites s’avère donc particulièrement utile pour prévenir d’éventuelles collisions. »

Autre temps fort de ce rendez-vous de l’ESIC : l’exposé du FRAM Centre, une institution scientifique qui travaille sur la recherche dans le Grand Nord, le climat et l’environnement. Le tout concentré autour de sept axes comme la glace dans l’océan Arctique, l’impact environnemental du développement industriel dans le Nord, les substances dangereuses et leurs effets sur les écosystèmes et la santé humaine…

A noter également la découverte du Conseil de l’Arctique, principal forum intergouvernemental qui encourage la coopération, la coordination et l’interaction entre les Etats, les peuples autochtones et les autres habitants de l’Arctique.

Sans oublier le système d’information BarentsWatch qui, via la coopération entre vingt-et-une agences et dix ministères norvégiens, fournit un aperçu de l’activité et des connaissances dans les zones côtières et maritimes.

« Une mission terriblement intéressante, parfois même choquante, résume Alexander Miesen. Là-bas, dans le grand Nord, le changement climatique se constate au jour le jour avec des conséquences qu’on ne suppose pas forcément en Belgique… Ce séjour aura également permis de rappeler l’importance des fonctions d’observations de la Terre remplies par les satellites. Un domaine d’activités où de nombreuses entreprises belges sont actives ; cela mérite d’être souligné. »