Manifestations en faveur des droits des femmes en Iran : nous demandons l’examen en urgence

Depuis l’avènement de la République islamique d’Iran en 1979, les femmes iraniennes sont victimes de la répression organisée par le pouvoir en place : la toute première mesure du Guide Suprême de la révolution iranienne l’Ayatollah Khomeini a été le port obligatoire du voile. Le 13 septembre 2022 à Téhéran, Mahsa Amini, jeune iranienne de 22 ans, a été arrêtée et est décédée quelques jours plus tard. Le motif de son arrestation : un port du voile islamique jugé non conforme. Depuis lors, les manifestations contre l’application rigoureuse de la loi religieuse ainsi qu’en opposition au régime en place se multiplient sur l’ensemble du territoire iranien. 

Depuis l’avènement de la République islamique d’Iran en 1979, les femmes iraniennes sont victimes de la répression organisée par le pouvoir en place : la toute première mesure du Guide Suprême de la révolution iranienne l’Ayatollah Khomeini a été le port obligatoire du voile. L’obligation du port du voile et la police des mœurs ont été créées pour sanctionner les femmes qui transgressaient la loi islamique, pour les femmes qui osaient s’habiller comme elles le souhaitaient. 

De plus, d’autres discriminations sont institutionnalisées, notamment dans le code de la famille (inégalité des droits en cas de divorce ou de garde des enfants) ou l’abaissement de l’âge du mariage, les limites imposées dans le choix du domicile, des fréquentations et des loisirs. Une femme iranienne ne peut exercer un métier ni voyager à l’étranger sans l’accord de son mari.

Au-delà du poids de la religion islamique, le poids du patriarcat continue aussi de minorer la place des femmes dans la société, un patriarcat qui peut être source de violences physiques et psychiques contre les femmes. La ségrégation genrée de l’espace public, même si elle n’est pas aussi marquée qu’en Arabie Saoudite par exemple, illustre cette société patriarcale. La distinction entre milieux urbains favorisés et territoires plus reculés du pays est également un facteur décisif.

Arrêtée le 13 septembre 2022 à Téhéran, Mahsa Amini, jeune iranienne de 22 ans, est décédée quelques jours plus tard des suites de ses blessures après un coma de plusieurs jours. Le motif de son arrestation par la « Gasht-e Ershad », la police des mœurs et de la vertu : un port du voile islamique jugé non conforme par cette brigade en charge de vérifier que les règles vestimentaires strictes pour les femmes et d’autres lois islamiques soient respectées au sein de l’espace public.

Plusieurs sources médiatiques évoquant cet épisode relatent que la jeune femme aurait été transportée à l’hôpital deux heures seulement après son entrée au commissariat après y être tombée dans le coma. Des sources additionnelles rapportent que des visuels des examens médicaux de Masha Amini révèlent une fracture osseuse, une hémorragie ainsi qu’un œdème cérébral. Ceci présageant que la jeune femme aurait pu subir un mauvais traitement au sein de l’établissement de police. De leur côté, les autorités iraniennes démentent toutes violences policières potentielles et avancent qu’elle aurait été victime d’une crise cardiaque.

Depuis lors, les manifestations contre l’application rigoureuse de la loi religieuse ainsi qu’en opposition au régime en place se multiplient sur l’ensemble du territoire iranien. Ces manifestations ont entraîné une large répression policière. A la date du 28 septembre, soit après 12 nuits consécutives de protestations dans les rues iraniennes, l’agence de presse iranienne « Fars » rapporte : « environ 60 personnes ont été tuées » depuis le 16 septembre au cours de manifestations. Mais l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, a fait état d’au moins 76 morts. En outre, plus de 1.200 manifestants ont été arrêtés, selon les autorités. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a annoncé, ce lundi 26 septembre, que les autorités iraniennes ont arrêté 18 journalistes.

Gaetan Van Goidsenhoven et Véronique Durenne, à l’inititive de la proposition de résolution que nous avons déposée en urgence, demandent aux gouvernement fédéral et aux entités fédérées d’exprimer leur soutien au combat politique mené par les femmes iraniennes afin d’accroitre leurs droits légitimes et leurs libertés dans leur sphère privée et publique. Le texte leur demande également de plaider auprès des autorités iraniennes pour qu’une enquête transparente puisse être menée dans les meilleurs délais afin de faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame, notamment.