Pas de bonne solution sans vraie concertation

Le rapport d’information sur les Transports publics sera présenté ce vendredi 20 mai en séance plénière du Sénat. Deux oratrices en feront un large résumé. Interview de Valérie De Bue, l’une de ces deux Sénatrices.

Après plusieurs mois de travail, la commission des Compétences régionales du Sénat vient de terminer son rapport d’information consacré aux Transports publics (intitulé plus précisément « la nécessaire collaboration entre l’autorité fédérale et les Régions en vue d’instaurer une offre et un plan de transports publics mieux intégrés »). Le document sera présenté et voté en séance plénière, ce 20 mai. Petit aperçu avec la Sénatrice MR Valérie De Bue, qui fait partie des rapporteurs.

Valérie De Bue, comment pourrait-on résumer ce rapport d’information ?
Il se compose tout d’abord d’une série de constatations réalisées suite aux nombreuses auditions qu’a faites la commission. Le texte propose ensuite vingt-cinq recommandations (liste exhaustive à lire via ce lien, Ndlr) censées permettre d’améliorer le fonctionnement des transports publics.

Concernant le diagnostic, quels éléments peuvent être mis en avant ?
Nous avons notamment retenu que le besoin en transports et en mobilité croît chaque année. Les réseaux routiers et ferroviaires subissent dès lors une pression accrue. La voiture reste par ailleurs le mode de déplacement le plus usité dans notre pays (dix fois plus que les transports en commun). La Febiac a calculé que le coût de la saturation en Belgique représente 2% du PNB soit 8 milliards d’euros par an.

Les structures de concertation ont également été citées à plusieurs reprises…
Il n’est pas efficace d’avoir un trop grand nombre de comités de concertation, qui deviennent souvent des comités de confrontation. Or, après inventaire, il en y en a vraiment beaucoup, qu’il s’agisse de la CIMIT (conférence interministérielle de la mobilité, de l’infrastructure et des télécommunications du gouvernement fédéral et des gouvernements des Régions) du CEMM (comité exécutif des ministres de la mobilité du gouvernement fédéral et des gouvernements régionaux)…

Trop ?
Certains pourraient être supprimés. Des experts préconisent la mise en place d’une coupole unique à laquelle adhéreraient tous les acteurs du secteur. L’objectif serait d’arriver à une concertation renforcée entre tous les niveaux de pouvoir et, du même coup, à une politique cohérente en matière de mobilité. Une proposition du rapport est d’ailleurs d’élaborer une structure décisionnelle qui assurerait la régie pour les problèmes qui se poseraient.

Quid des autres recommandations ?
Nous en avons édictées vingt-cinq, au total. Nous demandons, par exemple, un plan de transport intégré pour davantage de cohérence. Les chemins de fer auraient un rôle d’axe structurant pour les chemins de fer. Une sorte d’épine dorsale qui ne constituerait donc pas l’entièreté de la solution mais une partie de celle-ci. Reste qu’il faudra de toute manière avancer étape par étape.

Le rapport fait aussi mention de l’intégration billettique et tarifaire…
Nous pensons qu’il serait judicieux de pouvoir utiliser la carte MOBIB également pour le paiement des parkings, des vélos de location mais aussi des voitures partagées. Autre idée : permettre à l’usager d’utiliser de manière flexible les divers modes de transports en commun, cela grâce à l’intégration tarifaire. Le voyageur doit pouvoir payer pour la distance parcourue dans une même zone indépendamment de la société de transport choisie. Avec une répartition des recettes équitable, chaque opérateur recevant sa juste part en fonction des trajets effectués.