La Communauté germanophone de Belgique a 100 ans

Un anniversaire célébré notamment dans l’hémicycle du Sénat par le biais d’une séance académique introduite par la Présidente de la Haute Assemblée Sabine Laruelle.

Flashback. 28 juin 1919, le traité de Versailles met fin à la Première Guerre mondiale. Parmi ses clauses, figurent notamment la restitution de l’Alsace-Lorraine à la France, la création du couloir de Dantzig donnant à la Pologne un accès à la mer Baltique, la limitation du potentiel militaire allemand… et l’attribution à la Belgique d’Eupen de Malmedy.

Quelques mois plus tard, le 10 janvier 1920 plus précisément, le lieutenant-général Baltia prenait ses fonctions de Haut-Commissaire pour les nouveaux territoires précités.

C’était il y a exactement un siècle. La Communauté germanophone de Belgique fête donc aujourd’hui ses cent ans. Un anniversaire qui a été célébré la veille au sein du Sénat par le biais d’une réception précédée d’une séance académique à laquelle ont participé, notamment, la Première ministre Sophie Wilmès, le Ministre-Président Oliver Paasch, de nombreux ministres et représentants de l’Etat fédéral et des entités fédérées… ainsi que, fort logiquement, le Sénateurs germanophone Alexander Miesen.

C’est sans surprise Sabine Laruelle qui, en sa qualité de Présidente de la Haute Assemblée, a ouvert la cérémonie en revenant sur les circonstances de la naissance de la Communauté germanophone ainsi que son évolution institutionnelle au fil des années et des réformes de l’Etat.

« Le signal de départ a été donné en 1962 avec la définition de la frontière linguistique et la création d’un espace germanophone, a souligné Sabine Laruelle. Soixante ans et six réformes de l’Etat plus tard, la région autour d’Eupen et de Saint-Vith est devenue une entité fédérée de la Belgique à part entière, avec son propre Parlement et son propre gouvernement. La Communauté germanophone dispose des mêmes compétences que les Communautés flamande et française. Elle exerce, en outre, des compétences importances qui lui ont été transférées par la Région wallonne. »

La Présidente du Sénat n’a pas non plus manqué de rappeler les propos tenus cinq ans plus tôt, dans le même hémicycle, par Olivier Paasch. Lui qui espérait « une Belgique dans laquelle les différentes communautés culturelles vivent la diversité dans l’unité – la devise de l’Union européenne -, préservent leur propre identité, la façonnent de manière autonome et collaborent pacifiquement à l’avenir de notre pays ».

Et Sabine Laruelle de conclure en se réjouissant de voir que la Communauté de langue allemande se soit parfaitement intégrée dans la Belgique, contribuant à ce qui caractérise si bien le pays, à savoir la richesse de la diversité.

« Les habitants de la Belgique germanophone ont développé une identité toute particulière, celle d’une communauté chaleureuse, hospitalière, tolérante et novatrice, a-t-elle constaté. Grâce à leur ouverture d’esprit et à leur multilinguisme, ils ont fait de leur région, qui fut si longtemps une pomme de discorde, un pont entre les cultures, les communautés et les pays. »