Trop de diabétiques ignorent qu’ils le sont

Toujours plus présent, le diabète peut compter sur des détectons trop souvent tardives. Le Sénateur et chef de groupe MR Gaëtan Van Goidsenhoven a questionné le ministre fédéral de la Santé afin de faire le point et de connaître d’éventuelles actions à venir.

Chaque année, le 14 novembre, est « célébrée » la journée mondiale du diabète. Loin d’être une fête, cette date est l’occasion de remettre en exergue l’importance de cette maladie qui, à l’échelle de la planète et selon la Fédération du diabète, affecterait actuellement quelque 463 millions de personnes dans le monde. Ce nombre pourrait monter jusqu’au seuil des 700 millions en 2045, toujours salon la Fédération du diabète. À épingler également : la probabilité que le diabète devienne la septième cause de décès dans le monde à l’horizon 2030.

Quid de la Belgique ? Comme le relaye une question écrite adressée par le chef de groupe MR au Sénat Gaëtan Van Goidsenhoven au ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke, les chiffres présentés par Sciensano, l’Institut scientifique de santé publique, sont limités et incomplets ; l’institution publique le reconnaît d’ailleurs et estime toutefois qu’en 2014, la prévalence du diabète était de 6,33% au sein la population âgée de plus de quinze ans. Un pourcentage réel qui serait pourtant vraisemblablement plus élevé sachant qu’on estime qu’une personne souffrant du diabète de type 2 sur deux ignore ce diagnostic.

Pour rappel, le diabète de type 2 (qui représente environ 90 % des diabètes rencontrés dans le monde, aux dires de l’Organisation mondiale de la santé – OMS) a pour caractéristique le fait de survenir progressivement ; ce qui explique qu’il n’est souvent détecté que par hasard via une prise de sang pour une autre raison ou lorsque les complications font leur apparition. À l’inverse, le diabète de type 1 se manifeste la plupart du temps de façon brutale, le diagnostic se faisant ipso facto rapidement.

Reste que la prévention est possible. « Cela passe par une série de pratiques telles que surveiller sa masse (et maintenir un indice de masse corporelle (IMC) équilibré), pratiquer régulièrement une activité physique, avoir une alimentation saine ou encore arrêter de fumer, note Gaëtan Van Goidsenhoven. La détection, par contre, est plus complexe. S’il est possible d’évaluer par soi-même son risque de développer un diabète de type 2 au travers de tests et questionnaires en ligne, nulle certitude n’est envisageable sans prise de sang (réalisée à jeun) pour mesurer la glycémie ou l’hémoglobine glyquée. Or, plus un diabète est détecté tôt, meilleure sera sa prise en charge. »

Et le Sénateur anderlechtois de conclure par quelques interrogations précises :
1) Disposez-vous de données chiffrées et de tendances précises concernant la présence et le traitement du diabète en Belgique, éventuellement ventilées par Régions ou par Provinces ?
2) Vu l’important pourcentage de diabétiques qui s’ignorent, avez-vous le projet de tenter de contrecarrer cette situation problématique par une prévention ou une information accrues ? Si oui, quels moyens seraient mis en œuvre ?
3) La santé constituant une compétence partagée par plusieurs niveaux de pouvoirs, est-il prévu de mener des actions concertées pour toucher un plus grand public et obtenir peut-être davantage d’efficacité ? Si oui, lesquelles ?