Où stocker les déchets radioactifs ?

Le Sénateur Alexander Miesen pointe les motifs d’éviter la région germanophone et ses alentours par le biais d’une question écrite adressée à la ministre de l’Energie.

Lors du premier confinement, l’organisme national des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies (Ondraf) a lancé une enquête afin de déterminer où pourrait être installé un dépôt de déchets nucléaires.

Dans la foulée, le Parlement de la Communauté germanophone, accompagné des neuf communes de langue allemande, a adopté une résolution contenant plusieurs demandes au gouvernement fédéral. Quelques exemples parmi d’autres :

1. Exercer activement son pouvoir de contrôle sur l’Ondraf pour assurer une nouvelle consultation publique à un moment où les mesures de distanciation sociale auront été levées ;
2. Prolonger la durée de la consultation publique de 60 à 150 jours ;
3. Discuter en détail et publiquement la faisabilité d’un dépôt sur le territoire belge en prenant en compte les conditions géologiques particulières tant au Nord qu’au Sud du pays et ce avec un large cercle de géologues internationalement reconnus ;
4. Créer toutes les conditions d’un débat démocratique de qualité en invitant l’Ondraf à mettre sur pied des groupes d’experts et des réunions publiques sur toutes les options de gestion des déchets nucléaires ;
5. Tenir le gouvernement de la Communauté germanophone ainsi que les neuf communes pleinement informés en temps utile de tout nouveau développement concernant l’identification d’un site et, le cas échéant, les associer au processus ;
6. Accorder une attention particulière à la protection des eaux souterraines et de l’approvisionnement général en eau potable, notamment en ce qui concerne l’activité sismique ;
7. S’abstenir de procéder à un dépôt à proximité de réserves naturelles telles que les Hautes Fagnes ;
8. S’abstenir de procéder à un dépôt dans des zones particulièrement menacées sur les plans sismique et volcanologique, telles que le massif de Stavelot, le synclinal de Neufchâteau-Eifel ou le plateau de Herve ;
9. S’en tenir au retrait de l’énergie nucléaire en 2025 ;
10. Promouvoir résolument le développement des énergies renouvelables pour atteindre l’objectif de 2025 ;
11. Prendre les mesures appropriées pour améliorer l’efficacité énergétique.

Ces différents points, Alexander Miesen les connaît particulièrement bien. Le Sénateur germanophone les a rappelés dans la question écrite qu’il a adressée à la ministre fédérale de l’Energie Tinne Van der Straeten (Groen).

« En outre, je tiens à souligner qu’au mois de janvier 2021, trois tremblements de terre ont eu lieu dans la région frontalière germano-belge, a-t-il également souligné. Ces tremblements de terre ont été plus précisément ressentis dans la municipalité belge de Raeren, ainsi que dans la région d’Aix-la-Chapelle. Cette région se trouve à proximité immédiate du massif de Stavelot ainsi que du Synclinal de Neufchâteau, deux zones que l’Ondraf a ciblées pour un dépôt de déchets nucléaires. De plus, la région Eifel-Ardennes n’a pas été épargnée par les tremblements de terre au cours des dernières décennies. La mise en place d’un dépôt de déchets nucléaires dans une telle zone est, à mon avis, impensable. »

Alexander Miesen a terminé son courrier du 28 janvier par une série d’interrogations :

1) Quelle est votre position sur ces onze demandes et quelles mesures correspondantes avez-vous déjà prises ?
2) Quelles seront les prochaines étapes de la recherche d’un tel dépôt et quand peut-on les attendre ?
3) L’Ondraf est-il conscient que les zones susmentionnées se trouvent dans une zone sismique et dans quelle mesure le fait des trois tremblements de terre de janvier de cette année affecte-t-il l’étude de l’Ondraf ?

La réponse de la ministre est attendue théoriquement pour le 04 mars au plus tard.