« Un tableau triste, effrayant, révoltant ! »

Gregor Freches a porté la parole du Groupe MR lors de la plénière du Sénat, à l’occasion de l’examen de la proposition de résolution consacrée à la scolarité des jeunes fille set aux droits des femmes en Afghanistan.

Peu de temps avant que le texte ne soit adopté en séance plénière du Sénat, Gregor Freches s’est chargé de rappeler pourquoi le Groupe MR tenait tant à ce que soit approuvée la proposition de résolution relative à la scolarité des jeunes filles ainsi qu’au recul significatif observé des droits des femmes en Afghanistan depuis août 2021.

Le Sénateur germanophone a débuté son intervention à la tribune en faisant référence à un rapport de l’Unesco. « Ce texte, qui s’attardait sur l’état et l’évolution du milieu de l’éducation dans le pays de 2001 à 2021, indiquait que le nombre total d’écoliers et étudiants inscrits était passé d’environ un million à dix millions en vingt ans, a-t-il souligné. Durant cette même période, le nombre d’enseignants avait augmenté de 58 % et le taux d’alphabétisation des femmes était passé de 17 à 30 %. Le rapport soulignait également, que les progrès faits en matière de scolarisation des filles étaient alors remarquables : alors qu’aucune fille ou presque n’allait à l’école primaire en 2001, elles étaient 2,5 millions en 2018. En 2021, quatre élèves sur dix à l’école primaire étaient des filles. S’agissant de l’enseignement supérieur, le nombre de femmes était passé d’environ cinq mille en 2001 à nonante mille environ en 2018. »

Des avancées réjouissantes… avant le retour des talibans

Gregor Freches a également rappelé qu’en parallèle, les conquêtes en faveur des droits des femmes se sont également étendues à d’autres domaines comme le nombre significatif de femmes entrées dans des cénacles jusqu’alors uniquement réservés aux hommes, à savoir: les assemblées politiques et législatives, les plateaux de télévision, les forces de police, etc.

« Ces avancées étaient très réjouissantes… même si encore insuffisantes, a continué le citoyen de Saint-Vith. Elles sont malheureusement à oublier depuis la mi-août 2021 et le retour au pouvoir des talibans. »

Et Gregor Freches de citer la proposition de résolution : « Dès la mi-août 2021, le porte-parole des talibans a annoncé le retour de l’obligation pour les femmes de porter le voile islamique. Il affirmait toutefois à l’époque le maintien du droit à l’éducation pour les Afghanes. En septembre, lors de la formation de leur gouvernement, les talibans ne nommèrent aucune femme. Ce gouvernement a, par la suite, annoncé la fin de la mixité en classe, promettant néanmoins la réouverture des écoles ainsi que la possibilité pour les femmes d’y accéder. Le ministère de la Condition féminine a été supprimé et remplacé par le ministère de la Propagation de la vertu et de la Prévention du vice. Cette liste n’est malheureusement pas exhaustive. »

Sans oublier de revenir sur une autre date-clef : le 23 mars 2022, moment choisi par le régime taliban pour renvoyer chez elles les jeunes filles afghanes ; elles qui venaient juste de retrouver le chemin de l’école après des mois de privation dus aux tensions dans le pays.
Or, comme l’a rappelé Catherine Russel, la directrice générale de l’Unicef au printemps dernier, « tous les enfants sont en droit d’aller à l’école. Il s’agit du moyen le plus sûr de mettre le pays sur la voie de la paix et de la prospérité que le peuple afghan mérite ».

« Est-il encore besoin de rappeler l’importance de la scolarisation des filles ?, a demandé le Sénateur germanophone. La possibilité de devenir autonome, de participer activement au développement de leur communauté de leur pays ne sont que deux des arguments fréquemment mis en avant. La capacité à prendre des décisions adéquates concernant la santé, l’hygiène, la nutrition, la prévention des grossesses le bien-être de soi-même et de ses proches en sont d’autres. Sans parler de l’opportunité d’apprendre un métier, de devenir financièrement indépendante et/ou d’apporter des revenus supplémentaires au foyer ainsi que de subvenir aux frais scolaires des enfants. J’ajouterai que plus leur scolarisation est longue et moins les jeunes filles ont de chances d’être mariées trop tôt. »

Soutenir la cause des femmes dans le monde

L’intervention de celui qui est également Président du PFF (lune composante du MR) a ensuite rappelé combien la non-scolarisation des filles prive le monde d’une énorme ressource humaine. A fortiori dans un Afghanistan où, si cela ne suffisait pas, d’autres mesures complémentaires sont venues s’ajouter à ce « tableau triste, effrayant, révoltant ! », telles que l’interdiction imposée aux femme et filles afghanes d’étudier dans les universités, celle de ne plus avoir le droit de travailler pour les ONG, que ces dernières soient nationales ou internationales, sans oublier la reprise des flagellations et exécutions publiques…

Bref, « la situation en Afghanistan, et plus particulièrement celle des femmes, est désolante. Pire : à chaque nouvelle mesure du pouvoir en place, on s’aperçoit qu’il y a encore moyen d’aggraver la situation. »

Et Gregor Freches de conclure en mettant l’accent sur l’importance et la pertinence de soutenir la cause des femmes, que ce soit en Afghanistan ou partout ailleurs dans le monde.