Les STEM manquent de femmes

Les filles et les femmes sont sous-représentées dans les études et les professions liées aux sciences, à la technologie, à l’ingénierie et aux mathématiques. Cela pose problème à plusieurs égards. Une proposition de résolution du MR fait le point sur cette question.

STEM. Un acronyme de quatre lettres qui signifie, en anglais, Sciences, Technology, Engineering and Mathematics. Mais quatre lettres qui posent également un problème du point de vue de l’égalité des genres.

Que ce soit dans les professions ou dans les études liées aux STEM, le sexe féminin est en effet sous-représenté ; ce qui est dommageable sous plusieurs angles, à savoir du point de vue des droits de l’homme, dans une perspective scientifique et sur le plan du développement.

Plus concrètement, une plus grande égalité permettrait tout d’abord de viser davantage l’excellence scientifique au travers d’une plus grande créativité, de l’apport de davantage de cerveaux mais aussi d’autres perspectives, d’une autre sensibilité… Plus large est le réservoir de talents, plus grandes sont les chances d’arriver à des résultats probants, novateurs…

Ce serait aussi le meilleur moyen de minimiser voire annihiler les biais causés par des équipes trop masculines dans leur composition. L’exemple des algorithmes de reconnaissance faciale est, à ce titre, particulièrement évocateur (voir dans la proposition de résolution).

Réduire la sous-représentation féminine permettrait également de faire de même avec les écarts de salaires, les métiers des STEM étant généralement mieux rémunérés que les professions où les femmes sont majoritaires.

Ce sont certaines des raisons pour lesquelles le Groupe MR du Sénat a déposé une proposition de résolution vouée à l’amélioration de la représentativité des filles et des femmes dans les études et professions dans le domaine des STEM. Pris en considération lors de la séance plénière du 11 décembre 2020, ce texte qui pointe un certain nombre de causes de la situation actuelle mais qui énumère par ailleurs une série de solutions pour y remédier.

Nonobstant l’aspect historique de l’accès des filles aux études, un des principaux motifs du manque de femmes dans les STEM tient en un mot : stéréotypes.

Le préjugé voulant que les garçons soient plus aptes que les filles dans les matières scientifiques est aussi ancien que répandu, certes inconsciemment, dans la société, dans les familles, chez les parents, dans le corps enseignant… et ipso facto chez les premières concernées, à savoir les filles, petites ou grandes. Il n’a pourtant aucun fondement scientifique.

L’absence de rôles modèles féminins ne facilite pas les choses. Des femmes scientifiques, même si celles-ci sont minoritaires, il en existe. Le tout serait de les mettre en valeur, de montrer publiquement et plus souvent que le genre n’a pas d’influence sur la capacité à mener à bien des études ou une carrière dans les STEM. Le rôle des médias mais aussi des concepteurs de manuels scolaires est, ici, prépondérant.

Les pouvoirs publics, qui oeuvrent déjà pour la promotion des STEM par le biais de nombre de structures et d’événements (du PASS au Printemps des sciences en passant par I love science, par exemple), doivent continuer à le faire mais en ajoutant une attention supplémentaire à l’égalité des genres dans ces branches.

Ce ne sont pas que quelques manières d’améliorer la situation. Nul doute que lorsque ce texte (qui a été cosigné par les Sénateurs MR Gaëtan Van Goidsenhoven, Sabine Laruelle, Jean-Paul Wahl, Georges-Louis Bouchez, Philippe Dodrimont, Alexander Miesen et Véronique Durenne mais également le PS et l’Open VLD) sera examiné en commission, le travail des Sénateurs permettra d’en ajouter l’une ou l’autre.