Le commerce problématique des NAC et animaux exotiques

Le Sénateur Gaëtan Van Goidsenhoven pointe dans une question écrite les différences qui existent dans la détention de certaines espèces et les problèmes qui peuvent en découler.

Avoir, chez soi, un chien, un chat, un hamster… n’a rien d’exceptionnel. Mais quand il s’agit d’un « nouvel animal de compagnie », c’est autre chose. De nombreux NAC ne figurent en effet pas sur la liste officielle des espèces menacées d’extinction alors même que leur situation est critique et que la vie sous les latitudes belges n’est pas idéale pour eux.

Or, la demande est là, comme l’illustrent, par exemple, les quelque 500.000 pythons royaux et plus de 300.000 perroquets gris récemment exportés d’Afrique.

Une situation potentiellement problématique. D’où la question écrite que le Sénateur et chef de groupe MR Gaëtan Van Goidsenhoven a récemment adressée à Marie-Christine Marghem, la ministre fédérale de l’Environnement, en charge également de l’importation des espèces exotiques.

La détention d’animaux exotiques fonctionne en fait à deux vitesses.

D’un côté, il y a la liste citée plus haut, établie par la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, qui a été ratifiée par plus de 180 pays). « Détenir ces animaux nécessite l’obtention d’une série de documents permettant de tracer le parcours de l’animal et de vérifier sa provenance, explique notamment le Sénateur dans son courrier. Cela constitue également un frein à l’achat et garantit un suivi ainsi que des contrôles des conditions de détention de ces animaux. »

De l’autre côté, il y a les animaux exotiques non-repris par les annexes de la CITES. « La délivrance (automatique ou sur demande) de permis d’environnement par les Régions s’avère moins contraignante et pose problème en termes de capacités de contrôle et disponibilité de données chiffrées quant à la présence de tels animaux sur le territoire, note Gaëtan Van Goidsenhoven. De plus, cela peut mener à des abus, des cas d’élevage non contrôlés ou de maltraitance, ou peut également constituer un risque de santé publique. »

Le Sénateur anderlechtois rappelle par ailleurs que la ministre Marghem a appelé à la création d’une task force interministérielle qui devrait établir les données chiffrées quant à la présence des reptiles et des amphibiens. Le but ? Pouvoir définir des politiques efficaces en matière de suivi, de contrôle et de respect du bien-être animal. Elle avait également souhaité le développement d’une plateforme unique à l’attention des citoyens détenant ou souhaitant détenir des animaux exotiques.

Et Gaëtan Van Goidsenhoven de poser des questions précises à la ministre de l’Environnement :
La task force interministérielle a-t-elle pour objectif d’élargir son champ d’étude des espèces nécessitant une intervention politique au-delà des reptiles et amphibiens ? Un enregistrement particulier des NAC non-CITES auprès des autorités belges ou européennes est-il envisageable ?
Les résultats des discussions tenues lors de la conférence « One World One Health » sont-ils prêts à être publiés ?
Quels sont les chiffres de fréquentation du site « CITES en Belgique » et quelle collaboration avec les Régions est envisagée pour la mise en place d’une plateforme unique ?