Un meilleur étiquetage des produits alimentaires

Indiquer de manière claire le mode d’abattage sur les étiquettes des produits alimentaires, c’est ce que le Groupe MR a demandé par le biais d’une proposition de résolution déposée récemment au Sénat.

Consommation et religion se trouvent au centre de la proposition de résolution qui a été prise en considération par le Sénat lors de sa séance plénière du 26 février 2021. L’objet du texte est en effet l’étiquetage des produits alimentaires et, plus particulièrement, l’indication claire du mode d’abattage utilisé.

Derrière cette thématique, il y a avant tout la parfaite information des consommateurs.

D’un côté, il y a celles et ceux qui, qu’ils soient juifs ou musulmans, veulent être certains d’acheter des denrées issues d’un abattage respectivement casher ou halal. Or, comme l’indique le texte déposé par les Sénateurs MR Philippe Dodrimont, Jean-Paul Wahl, Gaëtan Van Goidsenhoven et leur collègue SP.A Annick Lambrecht, « actuellement des inscriptions peuvent laisser planer le doute ou, pire, risquent de donner des impressions erronées par l’utilisation de lettres de l’alphabet ou encore de mots et autres symboles qui sous-entendraient faussement que le contenu de l’emballage répond aux prescrits de ces communautés ».

De l’autre côté, il y a les personnes qui ne veulent pas que la viande (ou les produits dérivés) qu’ils achètent proviennent d’animaux qui ont été abattus selon certains rites. Comme le dit le texte dès son entame, « dans le cadre de l’abattage rituel des animaux destinés à la consommation humaine, l’animal doit en principe avoir la gorge tranchée lorsqu’il est conscient, et se vider de son sang par pulsation cardiaque avant de mourir. Suite à l’évolution du contexte sociétal et la sensibilité croissante à la problématique du bien-être animal, cette pratique a suscité et suscite toujours de vifs débats ».

Or, pour plusieurs raisons, la généralisation de l’abattage rituel augmente considérablement la probabilité pour un citoyen ne faisant partie d’aucune de ces deux communautés d’acheter de la viande halal ou casher à son insu, mentionne la proposition de résolution. « Si cela ne cause aucune difficulté sur le plan de la santé publique, cette confusion potentielle ou avérée peut poser problème d’une autre manière, complète la proposition de résolution. Les consommateurs sont en effet en droit d’avoir la certitude que ce qu’ils achètent ou mangent est conforme à leurs préférences, qu’elles soient d’ordre moral, culturel, religieux, etc. »

La solution ? Un étiquetage clair, précis et dont la certification ne laisse planer aucun doute quant au mode d’abattage. De quoi permettre à tous les types de consommateurs de faire leurs choix en toute connaissance de cause et en toute confiance.

A noter que la proposition de résolution englobe également d’autres thématiques en lien direct avec l’abattage telles que la traçabilité, le label BelBeef (qui garantit que la viande de bovin commercialisée est issue d’un bovin qui a subi un étourdissement préalable), les différences entre les Régions…

Le tout avant d’énumérer une série de demandes aux gouvernements du pays (fédéral, régionaux et communautaires) selon leurs compétences :

– évaluer, sur le marché belge, les proportions de viande qui proviennent d’animaux abattus selon un rite religieux et celles qui proviennent d’animaux abattus en dehors de tout rite religieux;

– demander à la Commission européenne de réitérer son étude sur l’opportunité de donner aux consommateurs l’information pertinente au sujet de l’étourdissement des animaux;

– en concertation avec les secteurs concernés, imposer en Belgique la mention du mode d’abattage des animaux sur l’étiquetage des produits alimentaires;

– informer et sensibiliser les jeunes quant à l’existence de diverses habitudes alimentaires liées à la consommation de la viande et au mode d’abattage des animaux. Ceci afin qu’ils puissent, dès l’âge utile, opérer leur choix en toute liberté d’opinion et en tenant compte du bien-être animal.