« Rappeler à la Biélorussie les droits inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’homme »

Le Sénat a adopté ce vendredi une résolution consacrée à la Biélorussie, appelant notamment à la libération de Raman Pratassevitch et de sa compagne ainsi qu’à la tenue de véritables élections respectant les critères internationaux. Un texte qui a été initié par le Groupe MR.

23 mai 2021. Le vol Ryanair Athènes-Vilnius est intercepté par un Mig-29 et détourné vers l’aéroport de Minsk sous le prétexte d’une prétendue alerte à la bombe et sur ordre du Président de la République de Biélorussie Alexandre Loukachenko. Parmi les passagers du vol, le journaliste indépendant Raman Pratassevitch et sa compagne Sofia Sapega, qui sont arrêtés dès leur descente d’avion.

Les réactions internationales n’ont pas tardé : outre l’opposition biélorusse, tant l’Union européenne que l’Otan, les Etats-Unis et de nombreux Etats (dont la Belgique) ont condamné ce détournement d’avion et appelé à des sanctions contre la Biélorussie.

Le chef de Groupe MR au Sénat Gaëtan Van Goidsenhoven, les Sénatrices et Sénateurs MR ont donc décidé, avec le soutien de l’Open VLD, du PS et de Vooruit, de déposer une proposition de résolution… qui a été adoptée avec une large majorité (seuls le PTB et la N-VA ont préféré s’abstenir) lors de la séance plénière de ce vendredi 16 juillet.

« En interceptant cet avion, le régime d’Alexandre Loukachenko a une fois de plus signalé qu’il n’avait pas l’intention de s’inscrire dans l’aspiration manifestée par le peuple biélorusse ; qu’au contraire, la répression continue, souligne Sabine Laruelle. L’arrestation de M. Pratassevitch, que les autorités biélorusses considèrent comme un ennemi du régime, constitue un signal fort visant à intimider tous les opposants, présents sur le sol biélorusse ou à l’étranger : où qu’ils soient, ils seront recherchés et risquent le même sort que celui de M. Pratassevitch. Ce dernier, exilé en Lituanie, est considéré par les autorités biélorusses comme « impliqué dans des activités terroristes » et risque une peine allant de quinze ans de prison à la peine de mort. »

Le texte du Groupe MR condamne tout d’abord le détournement du 23 mai 2021 ainsi que l’arrestation de Raman Pratassevitch et de sa compagne. Il soutient également le peuple biélorusse dans ses aspirations au respect des valeurs démocratiques.

« Nous devons rappeler à la Biélorussie les droits qui sont inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, que nous n’accepterons ni ne tolérerons ces violations continuelles des droits et libertés fondamentales et que nous condamnons l’interception d’un avion civil, qui constitue « une attaque contre la démocratie, la liberté d’expression et la souveraineté européenne » (pour reprendre les mots d’U. von der Leyen) », appuie Sabine Laruelle.

La résolution émet par ailleurs plusieurs demandes au gouvernement fédéral :
1. Demander avec insistance aux autorités biélorusses la libération de Raman Pratassevitch et de Sofia Sapega ;
2. Exhorter les autorités biélorusses à cesser toute entrave à l’exercice du droit de réunion pacifique et de la liberté d’expression ;
3. Mettre en œuvre dans les plus brefs délais les décisions politiques du Conseil européen adoptées le 24 mai 2021 relatives à l’interdiction du survol de l’espace aérien de l’UE par les compagnies aériennes biélorusses et empêcher l’accès aux aéroports de l’UE pour les vols opérés par ces compagnies ;
4. Contribuer activement à la négociation relative aux sanctions additionnelles à l’égard de la Biélorussie, dont la négociation du quatrième paquet de sanctions avait déjà été entamée et dont l’adoption devrait être accélérée ;
5. Continuer à soutenir et plaider pour l’ouverture d’un dialogue entre les autorités biélorusses et l’opposition, et d’insister sur le rôle de l’OSCE dans cette initiative ;
6. S’unir à ses partenaires européens afin d’appeler à de nouvelles véritables élections en Biélorussie répondant à des critères internationaux et en présence d’observateurs indépendants.