Le nombre de femmes excisées vivant en Belgique tend à augmenter, même s’il est difficile d’appuyer sur des statistiques fiables. Il existe pourtant une méthode qui pourrait donner des résultats plus précis…
Le Sénat le rappelait l’an passé dans son rapport d’information consacré à l’égalité hommes-femmes : « une étude de prévalence récente menée en Belgique a permis d’estimer le nombre de femmes excisées vivant en Belgique, ainsi que le nombre de petites filles à risques. Par rapport à une étude réalisée il y a quatre ans, on constate un doublement de la prévalence de femmes excisées (on est passé de 6.000 à 13.000 victimes de mutilation génitale féminine vivant sur le territoire belge au 31 décembre 2012) ».
Autrement dit, il ne s’agit pas seulement de femmes qui ont été victimes de mutilations génitales en Belgique mais aussi de femmes qui les ont subies à l’étranger avant d’être accueillies sur le sol belge.
Pour obtenir ces données , on ne dispose malheureusement que des études de prévalence du SPF Santé publique. Ainsi que d’un projet d’enregistrement qui a été réalisé en 2013 dans dix hôpitaux belges.
D’où la question écrite que le Sénateur Jean-Paul Wahl a adressée le 16 novembre dernier à la secrétaire d’Etat Elke Sleurs, en charge de la Lutte contre la pauvreté, l’Egalité des chances, les Personnes handicapées, la Politique scientifique et les Grandes villes.
Le chef de groupe MR a notamment indiqué que « la seule méthode pour réellement connaître le nombre de filles excisées en Belgique ou lors d’un retour au pays pendant les vacances serait de recourir à des examens réguliers des organes génitaux externes des enfants lors des consultations préventives organisées par l’ONE, King & Gezin, les services de promotion de la santé ou les Centrum voor Leelingenbegeleiding ».
Il a ensuite demandé si la secrétaire d’Etat ne pensait pas qu’il serait intéressant de mettre en place, en collaboration avec les entités fédérées, une méthode permettant de mesurer au mieux les cas de mutilations génitales féminines.Le Sénateur jodoignois a complété en interrogeant Elke Sleurs sur une éventuelle réitération du projet d’enregistrement des cas de mutilations au sein des hôpitaux.
La réponse est attendue au plus tard le 15 décembre.