Encourager le passage aux pneus hiver

Le Sénateur et chef de groupe MR Gaëtan Van Goidsenhoven a questionné le ministre de la Mobilité sur ce sujet de sécurité routière qui chaque année alimente les discussions.

Est-il ou non pertinent de remplacer les pneus été par des pneus hiver (et inversement six mois plus tard) ? Cette interrogation, qui revient annuellement, est au centre de la question écrite que Gaëtan Van Goidsenhoven a adressée à François Bellot, le ministre fédéral de la Mobilité, également chargé de Skeyes et de la SNCB.

« Les avantages du pneu hiver sont manifestes, rappelle le Sénateur et chef de groupe MR. Leur structure rainurée, leurs lamelles ainsi que leur gomme particulière qui durcit moins vite offrent une meilleure adhérence et permettent de réduire plus ou moins fortement les distance de freinage dès que la température descend sous les 7°C. »

Pas besoin, donc, qu’il y ait de la neige sur le sol pour donner du crédit au changement de pneumatiques. Quant à l’aspect financier, également abordé par Gaëtan Van Goidsenhoven, il est contrebalancé par le fait que les pneus hiver s’usent moins vite par temps froid que leurs homologues estivaux.

« Le passage aux pneus hiver est donc gage de davantage de sécurité, d’une meilleure mobilité sur les routes du Royaume mais aussi de plus de kilomètres parcourus par pneu, résume le Sénateur anderlechtois. A noter que plusieurs pays et régions européens ont fait le choix d’imposer la conduite en pneus hiver lorsque les conditions climatiques deviennent hivernales. Or, malgré tous ces faits, il n’y aurait que 60% des conducteurs belges qui changeraient de pneus deux fois par an. »

Et Gaëtan Van Goidsenhoven de questionner directement le ministre afin de savoir s’il dispose de données chiffrées sur le sujet et s’il est dans ses intentions de favoriser d’une manière ou d’une autre l’adoption des pneus hiver par un plus grand nombre d’automobilistes.

La réponse du ministre n’a pas tardé:

« 1) Les derniers chiffres qui ont pu m’être fournis datent d’octobre 2016. À cette époque, il avait été constaté que 60 % des Wallons équipaient leur voiture de pneus hiver contre 40 % des Flamands. C’est dans les provinces de Liège et du Luxembourg qu’il y en avait le plus. Un conducteur sur trois effectuait lui-même cette opération (source: Vias Institute).

2) Comme je l’ai récemment expliqué dans ma réponse à une question parlementaire sur le même thème (question no 221 de monsieur le député Vincent Scourneau du 3 janvier 2020, Chambre, QRVA 55-010 du 4 février 2020, p. 166 et 167), je n’envisage pas de rendre les pneus hiver obligatoires. S’ils permettent d’améliorer la mobilité de certains véhicules et de diminuer les accidents légers, leur usage n’implique pas directement une diminution de la gravité des accidents: au contraire, il se pourrait même qu’ils induisent chez certains automobilistes un faux sentiment de sécurité et des comportements inadaptés tels qu’une vitesse exagérée ou le non-respect des distances de sécurité. En outre, ces pneus ne sont pas suffisamment efficaces sur le verglas.

J’estime donc qu’il faut laisser la responsabilité aux conducteurs de s’équiper ou non de pneus neige selon leurs besoins et leurs habitudes de déplacement.

En cas de conditions hivernales, les conducteurs devraient toujours être encouragés, si leur véhicule n’est pas équipé de pneus hiver, à utiliser des moyens de transport alternatifs. »