Contrer le commerce en ligne d’espèces sauvages

Le Sénateur Gaëtan Van Goidsenhoven a questionné la ministre Marghem sur les moyens d’action dont dispose la Belgique face à cette cybercriminalité.

C’était le 2 juillet dernier. Les organisations WWF et Traffic publiait un rapport consacré au trafic d’espèces sauvages sur le web au sein de l’Union européenne. Avec, à la clef, un constat accablant : entre les mois de juillet et de septembre 2019, 106 annonces suspectes proposaient la vente d’oiseaux et de reptiles. Elles émanaient de pas moins de 65 vendeurs différents identifiés en Belgique et aux Pays-Bas.

A noter que la majorité des 106 annonces avaient été postées sur les réseaux sociaux et des sites spécialisés dans la vente en ligne… et que la plupart d’entre elles ne disposaient pas des informations qui auraient pu prouver la légalité de la vente (une documentation CITES, par exemple).

Notoirement attaché à la question du bien-être animal, le Sénateur et chef de groupe MR Gaëtan Van Goidsenhoven a été interpellé par cette triste réalité. « Cette analyse conjointe du WWF et de Traffic met en avant l’urgence de la situation et recommande notamment d’adapter un cadre législatif qui qui permettrait de lutter plus efficacement contre le commerce en ligne d’espèces sauvages ».

Le Sénateur anderlechtois relève que les deux organisations mettent également d’autres pistes en avant, certaines consistant à s’orienter davantage vers des solutions numériques telles que le data mining. « L’exploration des données permet d’analyser des informations depuis différentes perspectives pour ensuite les transformer en infos utiles, précise-t-il. Ces systèmes technologiques se montrent très utiles pour relier les données entre elles et repérer plus facilement les ventes suspectes d’animaux sur l’Internet. »

Désireux d’en savoir davantage sur la manière dont la Belgique appréhende la problématique, Gaëtan Van Goidsenhoven s’est adressé, par le biais d’une question écrite, à Marie-Christine Marghem, ministre fédérale en charge de l’Energie, de l’Environnement et du Développement durable.

Après avoir souligné l’urgence du sujet (d’autant plus compte tenu de la place centrale et donc stratégique de la Belgique et des Pays-Bas dans le trafic d’animaux sauvages), il a pointé quatre interrogations.

1- En ce qui concerne la cybercriminalité relative aux espèces sauvages, disposez-vous de statistiques récentes présentant le nombre de ventes illégales identifiées pour l’année 2020 ?
2- Quels sont les moyens actuels de la Belgique en matière de ressources humaines, outils et formations dans le cadre de cette lutte contre la cybercriminalité relative aux espèces sauvages ?
3- Quelles pistes sont actuellement étudiées pour renforcer ces moyens d’action ?
4- En ce qui concerne la création d’une plateforme unique qui viserait à donner une information de première ligne au public sur l’ensemble des obligations liées au commerce et à la détention es animaux exotiques, quel est l’état des lieux des travaux ?
Reste à attendre la réponse de la ministre.

A noter que Gaëtan Van Goidsenhoven et les autres Sénateurs MR ont déjà abordés cette vaste problématique dans de précédents travaux, qu’il s’agisse d’une proposition de résolution ou d’une autre question écrite.