Christine Defraigne a quitté la présidence du Sénat début décembre. Une assemblée dans laquelle la nouvelle Première échevine liégeoise aura passé quinze années. Retour sur ces trois lustres riches en dossiers emblématiques.

Après trente-six années dans l’opposition, les libéraux liégeois ont fait leur retour dans le Collège de la Cité ardente. Leur tête de liste Christine Defraigne a, le 3 décembre, prêté serment en tant que Première échevine de sa ville de Liège. Conséquence directe : l’heureuse élue a dû quitter ses fonctions de Députée régionale et communautaire… et de Présidente du Sénat. « Nous te regretterons, a notamment déclaré son successeur, Jacques Brotchi lors de la réception de départ. Tu as démontré ta maîtrise des sujets. Tu as toujours défendu tes idées avec punch, quels que soient tes centres d’intérêts. »

Cette assemblée qu’elle présidait depuis le 14 octobre 2014, Christine Defraigne l’a rejointe en 2003, devenant d’emblée cheffe de groupe MR (une fonction qu’elle occupera jusqu’en 2009 puis de 2011 à 2014).

Un laps de temps durant lequel la Sénatrice liégeoise s’est investie dans de nombreux dossiers. Il y a, bien sûr, les 98 propositions de loi qu’elle a déposées et qui sont devenues lois par la suite. Mais, plus que des chiffres, c’est son implication dans des thématiques emblématiques que l’histoire des lieux (et de la Belgique) retiendra.

« Je suis une libérale, proclamant cette appartenance politique et m’insurgeant du fait que l’on galvaude cette pensée humaniste pour la caricaturer, la déformer, a, un jour, déclaré Christine Defraigne. La liberté ne se meut que dans la responsabilité, dans le souci des autres, donc dans la solidarité. Je me revendique de ce courant de pensée et d’action libéral, authentiquement social. »

Cette philosophie, cette façon de voir les choses ont guidé l’action de la Sénatrice dans les diverses matières où elle s’est investie, qu’il s’agisse du bien-être animal, de la procréation médicalement assistée (PMA), de l’extension aux mineurs de la loi sur l’euthanasie… En tant que Présidente de la commission Justice, Christine Defraigne a également eu l’heur de se servir de ses talents et compétences de juriste (une licence en droit obtenue, sans surprise, à l’Université de Liège), notamment dans des sujets tels que les pertes de nationalité, la dissuasion des évasions via une nouvelle classification des peines…

En sa qualité de cheffe de groupe, Christine Defraigne a par ailleurs eu la responsabilité de porter, souvent haut, la parole de son parti, le MR. Sans oublier d’être activement impliquée dans les travaux préparatoires à la refonte du Sénat… dont elle allait justement prendre la tête quelques mois plus tard.

Que ce soit sur le sol national ou dans les hautes sphères internationales, Christine Defraigne a fait honneur à l’Institution, animant voire défendant ce nouveau Sénat né de la sixième Réforme de l’état d’un côté, assurant au travers de ses missions protocolaires la promotion de la Belgique de l’autre. Armée d’un franc-parler tantôt mordant, tantôt truculent, mais aussi d’un rire tonitruant, la Présidente s’est engagée avec toutes ses convictions dans ses fonctions et son rôle présidentiel.

Un emploi du temps rythmé par le Sénat, donc, ainsi que par le Parlement de Wallonie et celui de la Fédération Wallonie-Bruxelles, sans oublier le Conseil communal de Liège où, en tant que cheffe de file du principal groupe de l’opposition, Christine Defraigne se devait d’être omniprésente. Mais pas assez pour empêcher la liseuse de profiter de sa passion et pour en faire profiter les Internautes au moyen de petites critiques des derniers ouvrages qu’elle avait lus.

Le Groupe MR du Sénat souhaite beaucoup de succès à la désormais nouvelle Première échevine liégeoise dans ses nouvelles fonctions.


Photos de la réception de départ

14 décembre 2018

Geoffroy Herens